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FIDH – Fédération International des ligues des Droits de l'Homme

Et son organisation membre pour le Laos

Mouvement Lao des Droits de l'Homme (MLDH)

 

Communiqué de presse conjoint

 

Laos : Le dialogue avec l'UE sur les droits de l'Homme doit être suivi d'actes

 

Paris, 3 Novembre 2015 : L'UE doit s'assurer que le gouvernement Lao mette en pratique les engagements pris lors des négociations bilatérales à venir sur les droits de l'homme, ont déclaré aujourd'hui la FIDH et son organisation membre le Mouvement Lao des Droits de l'Homme (MLDH). L'appel des deux organisations intervient avant le 6 ème dialogue sur les droits de l'homme entre l'UE et le Laos qui se tiendra le 6 Novembre à Vientiane.

En marge du dialogue sur les droits de l'Homme, la FIDH et le MLDH ont publié un document détaillant les violations aux droits de l'homme survenues dans le pays depuis la dernière série de pourparlers en Mai 2014.

Il est impératif que l'UE négocie un plan d'action clair, mesurable, assorti d'un calendrier pour la mise en œuvre des engagements pris par le gouvernement Lao. En absence d'un tel dispositif, le gouvernement Lao continuera à prendre des engagements dépourvus de sens, sans apporter le moindre résultat concret  » a affirmé le Président de la FIDH , M.Karim Lahidji.

Depuis Mai 2014, le Gouvernement Lao a adopté des lois draconiennes, telles que le Décret 327, pour renforcer son arsenal de lois répressives. Les autorités ont arrêté et emprisonné arbitrairement plusieurs individus qui avaient critiqué le gouvernement ou exposé au grand jour le système de corruption. Les autorités continuent à réprimer les minorités religieuses en arrêtant de nombreux membres de la communauté chrétienne.

Le gouvernement n'a pas su apporter de nouveaux éléments dans l'enquête sur la disparition forcée du proéminent leader de la société civil Sombath Somphone, dont le sort reste toujours inconnu à ce jour. De plus, il a, de manière scandaleuse, qualifié les allégations sur les autres cas de disparitions forcées non résolues comme étant «fausses ». 

L'espace de la société civile pour mener des activités en faveur des Droits de l'Homme reste inexistant. Les règlements proposés pourraient imposer des restrictions supplémentaires sur les activités des associations locales à but non lucratif (NPAs) et celles des organisations internationales non-gouvernementales (OING). Le gouvernement Lao a, par ailleurs, décidé de ne plus accueillir le Forum des peuples de l'ANSE / Conférence de l'ANASE sur la Société Civile qui se déroule juste avant le Sommet annuel de l'ANASE de 2016. Il a justifié cette décision en déclarant que les « étrangers » utiliseraient cette événement pour critiquer les gouvernements de l'ANASE et que la sécurité des militants « extrémistes » qui ont prévu d'assister à la conférence ne pourrait être garantie. Depuis sa création en 2005, c'est la première fois que le Forum des peuples de l'ANSE / Conférence de l'ANASE sur la Société Civile n'aura pas lieu.

La poursuite en cours de projets d'infrastructures controversés, tels que le barrage hydroélectrique de Done Sahong, sans garanties adéquates et ni véritables concertations avec les parties prenantes, risque d'avoir des répercussions négatives sur les droits socio-économiques des populations locales. En attendant, le problème des évictions sans compensations adéquates relatives à ces projets d'investissement persistent.

Enfin, malgré le fait qu'il n'y ait plus eu d'exécution depuis 1989, le Laos continue à infliger la peine de mort aux criminels condamnés, la plupart pour des infractions liés aux drogues. Le gouvernement a, de plus, reporté les amendements du Code pénal visant à limiter l'application de la peine capitale pour les crimes les plus graves, conformément aux standards internationaux.

La récente exclusion du Laos du Conseil des Droits de l'Homme à l'ONU montre que la communauté internationale a pris note de l'échec du gouvernement à faire des progrès tangibles en matière des Droits de l'Homme. Il est temps pour l'UE d'utiliser toute son influence et d'exiger du Laos qu'elle respecte ses obligations internationales relatives aux droits de l'Homme et qu'elle applique les nombreuses recommandations reçues pendant le processus d'Examen Périodique Universel  » a souligné la Présidente du MLDH Mme Vanida Thephsouvanh.

 

Contacts Presse

FIDH: M. Andrea Giorgetta (Anglais) - Tel: +66 88 611 7722 ( Bangkok )

FIDH: M. Arthur Manet (Français, Anglais, Espagnol) - Tel: +33 6 72 28 42 94 (Paris)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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FIDH – Fédération International des ligues des Droits de l'Homme

and its member organization Lao

Movement for Human Rights (LMHR)

 

LAOS: EU human rights talks must be backed by action

(Paris) The EU must ensure that the Lao government makes firm commitments during upcoming bilateral human rights talks, FIDH and its member organization Lao Movement for Human Rights (LMHR) said today. The two organizations made the call ahead of the 6th EU-Laos human rights dialogue, which will be held on 6 November in Vientiane.

In conjunction with the human rights dialogue, FIDH and LMHR published a joint briefing paper that details ongoing human rights violations that have occurred in the country since the previous round of talks in May 2014.

“It is imperative that the EU negotiates clear, measurable, and time-bound commitments with the Lao government and ensures their implementation. Otherwise, the human rights dialogue risks being a meaningless process that does not deliver any concrete results”

FIDH President Karim Lahidji

Since May 2014, the Lao government has enacted additional draconian legislation, such as Decree 327, to augment its existing arsenal of repressive laws. Authorities have arbitrarily arrested and imprisoned individuals who have criticized the government or exposed instances of corruption. Authorities have continued to crack down on religious minorities, arresting numerous members of various Christian groups.

The government has failed to provide any updates on the investigation of the enforced disappearance of prominent civil society leader Sombath Somphone, whose fate and whereabouts remain unknown. In addition, it has outrageously labeled allegations of other unresolved enforced disappearances as “not true.”

The space for Lao civil society to conduct human rights activities remains non-existent. Proposed regulations could impose further restrictions on the activities of local non-profit associations (NPAs) and international non-governmental organizations (INGOs). The Lao government also decided it would not host the 2016 ASEAN Peoples' Forum/ASEAN Civil Society Conference (APF/ACSC) that is traditionally held just before the annual ASEAN Summit. The decision was justified by saying that “foreigners” would use the event to criticize ASEAN governments and that the safety of “extremist” activists who planned to attend the meeting could not be guaranteed. Since its inception in 2005, this will be the first time the APF/ACSC will not convene.

The ongoing pursuit of controversial infrastructure projects, such as the Don Sahong hydropower dam, without adequate safeguards and proper consultation with affected stakeholders, risks having a negative impact on the of socio-economic rights of local communities. Meanwhile, reports of evictions without adequate compensation in connection with investment projects continue to surface.

Finally, despite the fact that Laos has not executed anyone since 1989, courts have continued to impose death sentences on convicted criminals, mostly for drug-related offenses. The government has also delayed amendments to the Criminal Code aimed at limiting capital punishment to the most serious crimes, in accordance with international standards.